Volumes, couleurs chatoyantes, drapés rigides, broderies tel est l’univers de Cristóbal Balenciaga, couturier inspirant le respect. Décrit par Christian Dior lui-même, comme « le couturier des couturiers, notre maître à tous », Balenciaga a su très rapidement se faire un nom dans le milieu de la mode.
Le futur couturier est né en 1895 et rapidement, à l’âge de 12 ans, Cristóbal Balenciaga conquiert sa première cliente et pas n’importe laquelle puisqu’il s’agit de la marquise Blanca Carrillo de Albornoz y Elio. Cela a été rendu possible grâce à sa mère, alors couturière. En effet, sa mère, l’ayant formé à son propre métier, lui ouvre les portes de la mode en lui présentant l’une de ses clientes, la marquise. Intrigué par cette dernière, Balenciaga ose lui lancer un défi se disant capable de reproduire à l’identique sa tenue, ce qu’il fit. Voyant le potentiel du jeune homme, la marquise décide de l’aider à réaliser ses premiers projets.
Ainsi, de ce défi est née une véritable vocation dans laquelle Cristóbal Balenciaga se donnera corps et âme jusqu’à la fin de sa carrière en 1968.

Cristóbal Balenciaga dans son atelier
« Balenciaga est le seul d’entre nous qui soit un vrai couturier. Lui seul est capable de couper un tissu, de le monter, de la coudre de sa main. Les autres ne sont que des dessinateurs. », une phrase qu’a dite un jour Coco Chanel au sujet de Balenciaga. Je pense que ces mots résument en tous points ce que le couturier espagnol représente. La technicité de ses tenues relève de l’extraordinaire contrastant avec leur apparence épurée dissimulant alors toute cette complexité.
Cette discrétion reflète aussi son caractère. De nature exigeante, il considère qu’une femme n’a pas à être parfaite pour porter ses créations, c’est son vêtement qui doit la rendre parfaite. Une bien belle façon de voir les choses ! Une croyance expliquant son habileté technique. Aussi, selon ce même principe, il refuse de se donner en spectacle en ne répondant pas à la presse où en accordant peu d’interview, il reste en retrait pour mieux concentrer ses efforts sur la perfection. Raison pour laquelle on considère qu’il n’a donné qu’une seule véritable interview tout au long de sa vie.
Les savoir-faire de Cristóbal Balenciaga sont nombreux ; la réinterprétation des éléments emblématiques de l’histoire du costume espagnole notamment la dentelle des majas (gitanes). Il possède également un don pour recréer les couleurs de la peinture Ibérique de grands peintres tels que Vélasquez, El Greco ou encore Goya. Nous pourrions aussi désigner Balenciaga comme un architecte de la couture maîtrisant à la perfection les volumes géométrique et la sculpture réalisés en particulier dans du gazar, un tissu ayant été inventé pour lui. De vous à moi, ne pourrions-nous pas le qualifier de prodige dans son domaine ?

Création de Balenciaga

Croquis de tenue
Ce travail tournant presque à l’obsession pour Balenciaga, n’est pas indifférent à des personnalités telles que Grace Kelly, Jackie Kennedy ou encore Lee Radziwill, l’ayant choisi comme couturier.
Une renommée incontestable car il est le premier à avoir fait l’objet d’une exposition au Metropolitan Museum of Art (MET) de New York nommé « The World of Balenciaga » organisée par la célèbre journaliste de la mode Diana Vreeland en 1973, un an après le décès du créateur.
Aujourd’hui encore, Balenciaga est une référence en matière de créations originales.
Demna Gvasalia ayant été le directeur artistique de la marque pendant 10 ans s’est énormément investit dans son rôle et a su pousser à son paroxysme l’esprit couture du fondateur mêlant la créativité à la transgression grâce à des jeux de volumes et une vision avant-gardiste et futuriste.
A mon sens, ce qu’il faut retenir de Cristóbal Balenciaga : certes, la perfection de ses tenues, sa précision et son goût pour l’excellence, mais surtout le fait qu’il soit passionné par son métier et qu’il transmette cet intérêt au travers de son travail toujours impeccable. Peut-être n’a-t-il jamais parlé à la presse car ses créations lui permettaient déjà de s’exprimer et de parler à sa place.
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